Salut à tous,

Bon, bah, il semblerait qu’on batte des records là. On est à combien de jours de retard ? Cinq, six… Allez, la prochaine fois, on vise sept, juste pour voir jusqu’où on peut aller. La ponctualité, après tout, c’est pour les faibles, non ? Blague à part, on a pris un peu de temps mais c’est pour une bonne raison.

Alors, pour cette semaine — enfin, ce qu'il en reste — on s’attaque à une tendance qu’on voit partout : l’obsession de "vivre sa vérité" et de s’assurer qu’on est bien "authentique". Tout le monde veut être "vrai", tout le monde veut être "unique" et ça crée une société où chacun se prend pour un mini-philosophe. L’authenticité est devenue le nouveau graal, le but ultime. Mais si on est honnêtes, est-ce que cette quête d’authenticité ne nous rend pas tous encore plus obsédés par l’image qu’on renvoie ?

Le mantra "sois toi-même" est partout, de la publicité aux conseils des réseaux sociaux. Et ça crée un problème : au lieu de libérer les gens, cette obsession de l’authenticité enferme. On est tellement effrayés de ne pas être "vrais" qu’on finit par jouer un rôle, celui de l’authentique. Ironique, non ? Cette peur de ne pas être perçu comme "vrai" nous pousse à suranalyser chaque aspect de notre vie. On ne fait pas que vivre ; on s’observe vivre. On documente notre café, nos pensées, nos moments d’introspection, parce que quelque part, on a besoin de prouver au monde — et à soi-même — qu’on est une personne "profonde".

Et c’est là que la société de l’authenticité bascule dans l’absurde. On cherche à tout prix à donner un sens à chaque geste, chaque choix, chaque réflexion, comme si être authentique exigeait d’avoir une philosophie de vie bien rodée. On commence à parler de "vivre sa vérité", de "définir son chemin" et on finit par se prendre pour des philosophes des temps modernes. Mais la vérité, c’est que cette "authenticité" qu’on met en scène n’est souvent qu’une autre version de la perfection qu’on cherchait avant. Sauf qu’au lieu d’un corps parfait ou d’une carrière brillante, on cherche une "âme parfaite".

L’authenticité, c’est censé être simple, naturel, un truc qu’on n’a même pas à penser. Mais dans notre société, tout se transforme en performance. On ne peut plus être juste soi-même ; il faut être "soi-même en version philosophique". Parce qu’être vrai, apparemment, c’est avoir des opinions tranchées sur tout, des valeurs fortes et une vision de la vie qui ferait rougir Socrate lui-même. On vit dans une époque où chacun est devenu un "expert" de soi, où l’on "explore ses profondeurs" et où l’on "embrasse ses contradictions" pour les poster sur Instagram.

Mais si tu as besoin de te prouver que tu es authentique… alors tu as peut-être déjà perdu ce qui te rendait naturel. La véritable authenticité, ce n’est pas une performance. Ce n’est pas quelque chose que tu peux mettre en scène. C’est être capable de vivre sans le besoin de constamment prouver ta profondeur aux autres.

Essaie de vivre un moment sans le besoin de prouver quoi que ce soit. Sors, vis mais sans prendre de photos, sans partager tes pensées, sans l’analyser. Un moment pour toi, sans spectateurs, sans narration. Juste toi, sans besoin de validation.

As-tu déjà ressenti cette pression d’être "authentique" ou "profond" ? As-tu réalisé qu’une partie de cette quête était juste une façade ? Partage ton expérience, car tu n’es sûrement pas seul dans cette quête paradoxale.